Accra, Lagos, Nairobi, Johannesburg, Maputo, Gaborone... les capitales d'Afrique anglophone sont de plus en plus convoitées par les investisseurs et grands groupes du reste du continent ou de l'Occident francophone. Or, pénétrer les marchés africains anglophones, c'est pénétrer une autre culture, un autre monde des affaires qui a ses propres caractéristiques.
« La spécificité la plus évidente de ces pays, c'est bien la langue. L'anglais leur a permis de rentrer très tôt dans la mondialisation. Du coup, les gens y sont très dynamiques, très entrepreneurs. De plus, le contact avec les marchés financiers du monde entier y a favorisé l'émergence d'un capitalisme panafricain », analyse Jacques Manlay, conseiller du commerce extérieur de la France et expert Afrique anglophone au Conseil français des investissements en Afrique (CIAN).
Au-delà de la langue à laquelle doivent s'adapter les investisseurs francophiles, ainsi que les différents principes de base d la réussite de leurs projets serait garantie par la prise en compte d'un certain nombre de paramètres, (qui peuvent être ou pas inhérents à toutes les zones géographiques) selon M. Manlay.
Le climat des affaires
Tout investisseur devrait s'assurer de l'existence d'un « cadre réglementaire claire » dans le pays où il souhaite implanter son affaire. « Un environnement propice à l'Etat de droit n'est que rassurant pour les investisseurs », souligne l'expert, reconnaissant qu'en dépit des mouvements socio-politiques observés çà et là à travers le continent, « les Etats africains s'orientent de plus en plus vers la bonne gouvernance ».
L'évolution de la législation
Il s'agit d'avoir une idée précise des différentes évolutions législatives envisagées par les gouvernements locaux. Et à ce propos, M. Manlay alerte:
« Attention aux mesures protectionnistes ! Elles peuvent être à l'avantage de l'investisseur étranger si son activité est destinée au marché local, mais à son désavantage si l'activité consiste en la production et l'exportation de produits finis ».
Bien choisir son secteur
Le porteur de projet devrait vérifier que le type d'investissement engagé intègre bien la dimension du marché. En d'autres termes, l'effet de mode est à proscrire.
Risque de change
Pour Jacques Manlay, il s'agit du plus grand facteur à considérer. Et pour cause, les pays francophones ont une seule monnaie. Du coup, les investisseurs n'y sont pas confrontés à l'évolution de parité monétaire. En Afrique anglophone en revanche, chaque pays a sa monnaie. Le risque de change peut donc y être très important et doit être sérieusement considéré dans le business plan.
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