Quand les businessmen africains parlent philanthropie

Issus du monde de la finance, des TIC, de l’industrie, de l’énergie …, une centaine de personnalités africaines du monde des affaires se réunit à Rabat ces 17 et 18 octobre dans le cadre d Forum africain de la Philanthropie. Objectif : promouvoir la pratique sur le continent.
Ristel Tchounand
Moulay Hafid Elalamy, Ministre marocain de l'Industrie

C'est un rendez-vous quasi-exclusif de businessmen et businesswomen qui s'est ouvert ce lundi 17 octobre au Sofitel de Rabat. Mais ici, pas question de parler de chiffres d'affaires, de bénéfices ou de parts de marché à gagner. Et pour cause, le Forum Africain de la Philanthropie, qui se poursuit jusqu'au 18 octobre, entend mettre l'accent sur « une pratique prometteuse pour l'avenir du continent ». « Lagos [la capitale nigériane, ndlr] à titre d'exemple aura 50 millions d'habitants d'ici 2050. Pouvez-vous imaginer le besoin ?  La philanthropie est si importante pour l'histoire de l'Afrique qu'il est très important que des partenariats se développent », a défendu Ndidi Nweneli, CEO du Forum africain de la philanthropie.

Synergies

Qu'ils soient chefs d'entreprises, responsables dans des institutions financières internationales ou dirigeants de fondations adossées à de grands conglomérats continentaux, les 126 participants se sont accordés sur la nécessité pour les philanthropes africains de créer une synergie qui leur permette d'être plus efficaces.  « En Afrique, tout est encore focalisé business. La mentalité philanthrope a encore besoin d'être développée », a estimé Oluseun Onigbinde, Co fondateur de BudgIT, une organisation civique basée au Nigéria et en Sierra Leone.

Cette question liée au développement de la philanthropie en Afrique, le Ministre marocain de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, l'a abordé lors de son speech d'ouverture, mettant en lumière la différence entre les francophones et les anglophones. « Il existe une vraie difficulté culturelle à la base entre les enfants scolarisés dans le système anglophone et ceux du système francophone. Les premiers reçoivent dès le plus jeune âge les bases de la philanthropie. Du coup, ils en prennent vite les habitudes », explique le ministre, reconnaissant toutefois un changement remarquable chez les Africains francophones. « Ces dernières années, il y a une volonté de rattrapage clairement exprimée chez les francophones et je pense que nous sommes sur la bonne voie », a-t-il déclaré.

Domaines prioritaires ?

A ce jour, les principaux domaines qui suscitent l'engouement des philanthropes sont d'abord le chômage, l'éducation, la santé et l'agriculture. Et dans chacun de ces domaines, les philanthropes réunis dans la capitale marocaine plaident pour une étroite collaboration entre ces initiatives et les gouvernements. « A mon avis, la philanthropie va jouer un grand rôle dans le soutien de l'action des Etats des pays africains », prévoit Bongi Miangeni, CEO de l'ONG sud-africaine Social Justice Initiative (SJI).

A côté de cela les philanthropes africains entendent développer de manière plus importante, l'aide aux jeunes entrepreneurs, surtout ceux ayant des projets innovants et prometteurs, mais qui ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour les réaliser.

Ristel Tchounand

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