Tunisie : contrairement aux attentes du FMI, la dépréciation du dinar a aggravé le déficit commercial

La dépréciation du dinar tunisien a eu une incidence négative sur les échanges commerciaux de la Tunisie dont le déficit s'est aggravé d'un milliard de dinar au premier semestre 2017, indique l'Observatoire tunisien de l'économie.
La Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, rencontre le président tunisien Beji Caid Essebsi au Palais de Carthage à Tunis, le 8 septembre 2015.

Le déficit commercial de la Tunisie s'est aggravé au cours des six premiers mois de l'année 2017 de 1 milliard de dinar tunisien. Selon l'Observatoire tunisien de l'économie (OTE), ceci s'explique par la dépréciation du dinar qui a eu un impact négatif sur l'évolution des échanges commerciaux du pays.

L'institution estime que la Tunisie est entrée dans un « cycle infernal » où à chaque fois qu'elle dévalue sa monnaie pour satisfaire les demandes du Fonds monétaire international (FMI), ceci entraîne une augmentation du déficit commercial qui suscite à son tour une autre dévaluation plus importante encore.

Dans ses explications, l'OTE a laissé entendre que « le FMI exerce une pression sur la Banque centrale Tunisienne (BCT), afin de faire baisser la valeur du dinar, dans la finalité d'améliorer la compétitivité des exportateurs, ce qui est en mesure de booster les exportations et par conséquence de réduire le déficit commercial à moyen terme ». Ce faisant, le FMI espère réduire le déficit commercial à moyen terme. Mais de son côté, confie l'OTE, la BCT décompose l'évolution des échanges commerciaux selon trois effets, à savoir l'effet de la variation du taux de change, l'effet de la variation des prix et l'effet de la variation des volumes d'échanges. En prenant en considération ces paramètres, il apparaît clair que la dévaluation du dinar a eu une conséquence négative sur les échanges commerciaux de la Tunisie, au premier semestre 2017.

En effet, à en croire l'OTE, la réalité après la dépréciation du dinar est que « l'effet négatif de l'augmentation de la valeur des importations due à la baisse du dinar surpasse l'effet positif de l'augmentation de la valeur des exportations due à cette baisse ». Autrement dit, au lieu de réduire le déficit commercial comme on s'y attend au FMI, la baisse de la valeur du dinar a plutôt pour conséquence de l'augmenter. Et cette aggravation du déficit commercial à son tour, pèse sur le déficit de la balance des paiements courants.

4,9 milliards de dinars de déficit de la balance des paiements courants

Un rapport d'étude publié en juin dernier par la BCT a souligné que l'aggravation du déficit commercial pèse sur le déficit de la balance des paiements courants.

En effet, la balance des paiements courants a connu, au cours des cinq premiers mois de l'année en cours, un déficit de 4,9 milliards de dinars soit 5,1% du PIB contre 3,78 milliards de dinars et 4,2% au cours de la même période de l'année 2016. Selon la BCT, ce déficit de la balance courante s'explique par l'aggravation du déficit commercial au cours de la même période, de 1,35 milliards de dinars pour se situer à 6,49 milliards de dinars.

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Commentaires 2
à écrit le 01/11/2017 à 9:20
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Quand on dévalue sa monnaie, on booste ses exportations et on freine ses importations. la Tunisie fait exactement le contraire. pourquoi donc en vouloir au FMI??????????

le 01/11/2017 à 15:48
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C est normal!!! Il faut tt d abord savoir que la dépréciation du dinars augmente le coût des importations donc c est normal que le déficit commercial s aggrave. L effet quantité tarde à se mettre en place ( le fait que la quantité exportée augmente e...

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