Attentat de Sousse : un juge britannique livre son rapport, six policiers tunisiens poursuivis

La police tunisienne a réagi au rapport accablant d'un juge britannique qui pointe la négligence des forces de sécurité et une certaine lenteur dans leur réaction lors de l'attentat de Sousse en 2015. Six policiers tunisiens font les frais de ce rapport d'enquête. Ils sont poursuivis pour non-assistance à personne en danger.
Ibrahima Bayo Jr.
Un membre de la patrouille touristique sur les plages mise en place après l'attentat du Sousse

Ce sont peut-être les premières responsabilités pointées dans le tragique attentat qui a frappé, le 26 juin 2015, un hôtel de la station balnéaire de Sousse en Tunisie. Six policiers tunisiens sont poursuivis en liberté pour non-assistance à personne en danger par la section antiterroriste de la police judiciaire tunisienne.

L'inculpation de ces agents intervient après la publication du rapport d'enquête commandité par les autorités britanniques dont 30 ressortissants ont péri dans l'attentat revendiqué par Daesh. Le juge britannique Nicholas Loraine-Smith qui a mené l'enquête a été particulièrement virulent à l'encontre des forces de police tunisiennes qu'il accable d'accusations de négligence et de s'être dérobés à leur mission de protection des victimes dès les premières heures de l'attaque.

« Leur réponse [celle des forces de police, ndlr] aurait pu et dû être plus efficace. Au mieux elle a été chaotique, au pire elle a été lâche », a conclu le juge Loraine-Smith dans les résultats de son enquête effectuée après plusieurs semaines d'auditions entamées au début du mois de janvier devant la Cour royale de justice de Londres.

Pour alourdir les charges déjà pesantes sur les forces de sécurité, Samantha Leek, en sa qualité d'avocate des familles de victimes avait pointé des fautes graves de la police tunisienne. « Les unités qui auraient dû intervenir ont délibérément, et de manière injustifiable, ralenti l'allure afin de retarder leur arrivée à l'hôtel », a relevé l'avocate s'appuyant sur un rapport tunisien.

L'ambassadeur tunisien au Royaume-Uni, Nabil Ammar, a confié à nos confrères de la BBC que « la police n'était pas préparée comme elle aurait dû l'être » lors de l'attentat qui a ensanglanté la petite station balnéaire située dans le nord-est de la Tunisie.

Pour le contexte, le 26 juin 2015, habillé en short d'été, Abou Yahya Al Kairaouani, de son vrai nom Seifeddine Rezgui se fait passer pour un vacancier sur la plage jouxtant l'hôtel Imperial Marhaba située à Port El-Kantaoui, à Hammam Sousse.

L'étudiant âgé de 23 ans au moment dissimulait en fait une kalachnikov sous son parapluie. Lorsqu'il dégaine son arme, le jeune terroriste ouvre le feu sur les touristes autour de la plage avant de se diriger vers la piscine de l'hôtel. Le carnage cause la mort de 39 personnes dont 30 ressortissants britanniques.

Cet attentat revendiqué par Daesh intervient 3 mois après l'attaque du Musée du Bardo en plein cœur de la capitale qui causera la mort d'une vingtaine de personnes, principalement des ressortissants occidentaux.

Depuis ces tragiques événements, la Tunisie est placée dans le rouge sur les radars des tour-opérateurs, des agences de voyages et des chancelleries occidentales. Ce qui a impacté le secteur touristique, grand contributeur à l'économie du pays nord-africain.

Ibrahima Bayo Jr.

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