Algérie : syndicats et patronat solidaires avec Haddad contre le premier ministre

Sommé de quitter une salle où devait se rendre le chef du gouvernement algérien, le chef du patronat, Ali Haddad, vient de « déclarer » la guerre à Abdelmadjid Tebboune. Le président du FCE est soutenu par l’ensemble des syndicats signataires du pacte national économique et social de croissance, pour qui l’action du premier ministre a « indéniablement porté préjudice » au pacte.
Ali Haddad, président du Forum des Chefs d'Entreprises, lors du sommet Afrique-France organisé en janvier dernier à Bamako.

La brouille ente le chef du gouvernement algérien, Abdelmadjid Tebboune et Ali Haddad président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) semble loin de se calmer, comme en témoigne le communiqué signé par les sept organisations patronales et ouvrières signataires du Pacte national économique et social de croissance, dénonçant le « traitement réservé » à Haddad par le premier ministre, le samedi 15 juillet dernier à l'Ecole supérieure de la sécurité sociale.

Haddad attaqué sur 2 fronts

Cette sortie vient 4 jours après que le président de la FCE ait été obligé à quitter une salle à l'Ecole nationale de la sécurité sociale. Une décision qui aurait été prise par le premier ministre qui devait assister à une cérémonie de remise de diplômes, dans la même salle où était installé Haddad. Un incident qui témoigne de l'ampleur de la crise entre patronat et exécutif.

Selon les médias algériens, les tensions entre le gouvernement et le FCE auraient même éclaboussés l'entreprise dirigée par le président du FCE, ETRHB Haddad, qui aurait reçu des mises en demeure adressées par plusieurs organismes publics. Ces derniers menaçant l'entreprise de résilier plusieurs contrats estimés à plusieurs centaines de millions de dollars, dans les chemins de fer et les BTP.

Allégeance au seul Président de la République

Pour les signataires du communiqué, à savoir : UGTA, FCE, CNPA, CIPA, CAP, UNI, CGP-BTPH et AGEA, en plus « d'exprimer leur vive préoccupation après le traitement réservé au président du FCE », le geste du premier ministre algérien « a indéniablement porté préjudice » au Pacte économique et social. Un accord que les signataires estiment « être entaché par un acte difficilement admissible ». Il n'empêche que les syndicats, « restent déterminés à poursuivre le dialogue social, dans le respect mutuel ».

Une volonté de maintenir le dialogue suivie d'une déclaration de « fidélité totale à la seule personne du Président de la République ». Une allégeance qui peut être perçue comme une rupture totale entre la FCE et la primature. Reste à savoir quel sera la réponse du chef de gouvernement à cette sortie groupée des syndicats des patrons.

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