Egypte : 62 médias en ligne bloqués par les autorités

Le régime d'Abdelfattah Al-Sissi est à nouveau accusé de vouloir étouffer la liberté d'expression dans son pays. C'est ce qu'a estimé la société civile égyptienne qui accuse le général d'avoir ordonné le blocage de 62 sites Internet d'Information, égyptiens et étrangers.

Après avoir muselé la société civile avec sa loi anti-ONG, qui menace non seulement la liberté mais aussi la survie de la société civile, le régime d'Abdel Fattah al-Sissi s'en prend à la presse. Habituée à une censure occasionnelle appliquée surtout pour le respect « des lignes rouges », la presse égyptienne connait ces dernières semaines une application plus vaste de la censure. Le pays a connu le blocage de 62 sites Internet d'Information qui ne sont plus accessibles pour les égyptiens.

Ce blocage exercé dont l'ordonnateur officiel reste inconnu, a été appliqué progressivement depuis fin mai jusqu'à hier lundi 12 juin. Les observateurs et les journalistes égyptiens pensent que les sites bloqués le resteront indéfiniment. Certains d'entre eux ont affirmé avoir présenté une plainte au syndicat des journalistes afin de déterminer les raisons du blocage, toujours sans succès. Une bonne partie de ces sites offre un service VPN (réseau privé virtuel), qui permet de contourner la censure.

Les observateurs s'attendent à ce que l'Egypte double les restrictions sur la presse à quelques mois des élections présidentielles en 2018.  L'objectif est de garantir que les candidats de l'opposition disposent de peu d'espace pour défier le président général Abdel Fattah al-Sissi, qui devrait être candidat à un second mandat.

La plupart des sites censurés sont étrangers. Parmi les 62 sites recensés par la société civile, seuls dix sont égyptiens. Parmi eux figurent Al-Badil et Al-Bedaya, connus pour leurs positions critiques vis-à-vis du gouvernement. Le 24 mai dernier, les autorités avaient déjà bloqué une vingtaine de sites Internet. Il s'agit surtout du média qatari Al-Jazeera, le site indépendant Mada Masr, Huffpost Arabi, le site en arabe du média américain The Huffington Post, les site turcs Daily Sabah, Turk Press, Arab Turkey et Akhbar Turkiya ainsi que le portail basé à Téhéran Al-Alam news network, et Akhbar Al-Aalam.

L'Egypte bénéficie, historiquement, d'un secteur des médias public et privé très actif, rentable et dont les publications imprimées et de format Web sont largement lus. Les journaux proches de l'Etat restent les plus lus. Au classement mondial de la liberté de la presse 2017 publié par Reporters sans Frontières, l'Égypte est au 161e rang sur 180.

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