Algérie : « Incha Allah, tout ira bien » rassure Sellal

Dans un entretien télévisé, diffusé hier mercredi, le chef du gouvernement algérien, Abdelmalek Sellal, a voulu rassurer les algériens sur les perspectives d’évolution de l’économie nationale. Dans un contexte de crise économique amplifiée par la baisse des cours de pétrole, le gouvernement algérien ne veut surtout pas parler de cure d’austérité alors que la loi de finances 2017 va se traduire par une augmentation des prix de certains produits de base.

C'est à une opération d'équilibriste destinée à rassurer ses concitoyens que s'est livré, dans la soirée du mercredi, le premier ministre algérien à l'occasion d'un entretien télévisé diffusé sur l'ensemble des médias publics du pays. L'occasion pour Abdemalek Sellal d'évoquer avec les journalistes de la presse publique, l'état ainsi que les perspectives de la situation socio économique du pays, quelques heures après la promulgation de la loi des finances pour l'exercice 2017 par le président Abdelaziz Bouteflika. Durant plus d'une heure, le chef du gouvernement algérien a tenté de minimiser l'impact de la crise économique que traverse le pays sans pour autant parvenir à occulter les répercussions de la chute des cours du pétrole sur le rythme de la croissance. « En juillet 2014, nous avons connu un très important choc financier » a rappelé Sellal, reconnaissant ainsi que dans un tel contexte qui affecte d'autres pays que l'Algérie « la gestion est très difficile, demande du sang froid pour la préservation de la stabilité ». Cependant, a avancé le premier ministre algérien,  « tous les indicateurs macroéconomiques montrent qu'on maîtrise les choses pour que les Algériennes et les Algériens soient tranquilles. Dans beaucoup de domaines, on note une amélioration de la situation».

Situation encore sous maîtrise

Abdemalek Sellal n'a cessé de le répéter tout au long de l'entretien : l'année 2017 ne connaîtra aucun problème et que la situation socio-économique restera normale. En ce sens d'ailleurs, il a soutenu que les dispositions de la loi des finances 2017 ont pour objet de réaliser « un saut qualitatif en matière de développement socio-économique » allant jusqu'à estimer qu'en dépit de la chute vertigineuse des prix de pétrole, les conditions de vie des Algériens ne se sont pas détériorées ». Sellal a également écarté tout risque d'inflation pour les produits de base. « Il n'y aura aucun recul par rapport soutien des prix de produits de base destinés aux citoyens » a-t-il promis insistant sur la détermination de son gouvernement à maintenir « la vocation sociale de l'Etat ». La preuve, a-t-il également souligné, les transferts sociaux passeront de 1.300 milliards de dinars en 2016 à 1.630 milliards en 2017. S'agissant des salaires, le chef du gouvernement s'est également voulu rassurant. S'il n'est plus possible de procéder, dans le contexte actuel à leur  augmentation, les autorités ont convenus en concertation avec les institutions du pays,  de réduire les salaires de leurs fonctionnaires. « Cela a été fait sans aucune contrainte et certaines institutions ont répondu favorablement » a souligné le chef du gouvernement algérien.

Sortir du tout pétrole

Le chef du gouvernement a profité de l'occasion pour décliner le scénario de sortie de crise qu'entend mettre en œuvre son équipe jusqu'en 2019 et qui se résume à mettre fin à la très forte dépendance du pays à l'or noir. « Les gens se sont habitués à la rente » a explicitement déclaré Abdelamalek Sellal, estimant par ailleurs que si le pétrole aide le pays dans le développement, «il ne peut absolument pas être la source du développement». Selon Sellal,  la  nouvelle orientation économique qui a été adopté par son gouvernement  va commencer à se manifester dès 2017. «À l'avenir, et dès la prochaine année 2017, les hydrocarbures ne seront plus considérées comme étant la principale ressource du développement du pays, tant il est vrai que la nouvelle orientation préconisée est  essentiellement basé sur la dynamisation des autres secteurs».

L'optimisme des autorités repose, selon les détails donnés par le chef du gouvernement, sur la capacité du pays à relever le défi de la diversification économique.  «L'Algérie dispose de multiples opportunités  d'opérer un changement efficient de notre modèle de développement économique  sans que l'on remette en question les acquis sociaux consacrés jusque-là».

« La stratégie des pouvoirs publics à l'horizon 2019 est claire et consistera à faire en sorte que le pétrole ne constitue plus l'unique source de richesse et nous aspirons à changer de modèle économique et à diversifier l'économie nationale ».

Rationalisation des dépenses

A en croire le chef du gouvernement algérien, le contexte économique ainsi que les perspectives pour les prochaines années n'induiront pas de répercussions sévères sur le rôle social de l'Etat. Relativement aux dispositions de la loi des finances 2017, Sellal a écarté toute idée de cure d'austérité en dépit de certaines mesures. «Au  lieu de l'austérité qui est synonyme de pauvreté, nous avons opté la  rationalisation de nos dépenses et c'est à ce niveau que réside la substance de notre stratégie mise en action  depuis la chute des prix du pétrole». A l'épreuve des faits pourtant, certains médias algériens n'ont pas tardé à opposer certaines dispositions budget 2017 qui prévoient, entre autre, la hausse de plusieurs taxes dont la TVA afin de compenser la baisse des prix du pétrole, principale ressource du pays.

La TVA sur certaines catégories de produits va augmenter de deux points de même que la taxe intérieure de consommation (TIC) pour les tabacs et alcools. Parallèlement, les taxes sur le foncier et l'immobilier ont également été revus à la hausse tout comme le prix de certains produits pétroliers. Tel qu'il a été adopté, le budget algérien pour l'exercice 2017 est basé sur une prévision de croissance de l'économie de 3,9 % et prévoit des recettes globales de 46 milliards d'euros en 2017 pour 56 milliards d'euros de dépenses.

Le prix de la paix sociale

L'exercice a certes été difficile pour le chef du gouvernement qui a pu s'appuyer sur des indicateurs macroéconomiques assez reluisants. Cela n'a pas empêché certains experts de remettre en cause la stratégie gouvernementale et certains médias n'écartent pas les risques « d'une explosion sociale ». Le site algérie-focus, très critique à l'égard du pouvoir d'Alger, n'a pas par exemple manqué de vilipendé cette « obsession de la paix sociale » qui pousse les autorités à continuer dans leur « déni de la situation socio-économique que traverse le pays ».

Les prochains jours qui verront l'entrée en vigueur des premières nouvelles mesures seront édifiants et déjà plusieurs organisations professionnelles, comme celle des commerçants, projettent de démarrer l'année avec des mouvements de grève.

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Commentaires 10
à écrit le 30/12/2016 à 19:39
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Incha Allah tout ira bien : Le pétrole est sur la bonne voix d'une augmentation historique en 2018. Cela nous permettra de rebondir aux cotés des grand pays émergents, pour mener avec force et détermination la locomotive du changement dans le monde. ...

le 02/01/2017 à 10:51
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"L'Algérie est le plus grand pays d'Afrique et du monde arabe " . Tu te fais plaisir, ou tu te rassures comme tu peux ! qui a fait ce classement ? La misère, le chômage, l'injustice... réveillez-vous

le 08/02/2017 à 3:32
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L'Algérie peut devenir un grand pays en s'attaquant au fléau qu'est la corruption et en réactivant la production agricole fierté de la France a l'époque.

à écrit le 30/12/2016 à 10:23
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L ALGERIE DOIT INVESTIR DANS D AUTRES IDEES POUR DEVELOPEZ LEURS PAYS? ALGERIE A UNETERRE AGRICOLE TRES RICHE? POUR UN PEUT QU ELLE GERERAIS MIEUX SONT EAU POTABLE ELLE POURAIS DEVENIR UN GRAND POURVOYEURS DE LEGUMES ET DE FRUITS POUR L OCCIDENT? DE ...

le 08/02/2017 à 3:18
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N'oublions pas qu'avant leur indépendance, l'Algérie était le plus gros exportateur en primeur et qu'à ce jour leur production ne suffit même pas à leur prope consommation. Reprendre ce secteur serait déjà un grand pas.

à écrit le 30/12/2016 à 2:05
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inchallah est la meilleure demande signe de foi , mais il faut l’honorer concrètement avec le travail et le sérieux. Alors au travail si on veut réussir

à écrit le 29/12/2016 à 22:40
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a qui dont on sen remettre si c est pas en son créateur.

à écrit le 29/12/2016 à 18:01
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un gouvernement qui s'en remet a dieu... ce pays est vraiment mal parti

le 29/12/2016 à 19:12
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Ceux qui s'en remettent aux puissances étrangères sont meilleurs peut être!?

le 07/02/2017 à 23:21
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"Ceux qui s'en remettent aux puissances étrangères sont meilleurs peut être!?" Tu veux dire comme bouteflika qui s'en remet aux hôpitaux d'une puissance étrangère ?

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