L'Algérie se repositionne sur l'échiquier économique africain

Du 3 au 5 décembre prochains, le centre International de conférence d'Alger accueille le Forum Africain d'Investissement et d'Affaires. Zoom sur le repositionnement de l'Algérie sur l'échiquier économique continental et les hommes qui le portent.
Le premier ministre Algérien recevant Ali Haddad, président du Forum des chefs d'entreprises.

C'est un événement que l'Algérie prépare comme une véritable démonstration de force et un avatar emblématique de sa volonté de se replacer sur l'échiquier économique continental. Du 3 au 5 décembre prochain, se tiendra au sein du flambant neuf centre International de conférence d'Alger le Forum Africain d'Investissements et d'affaires, sobrement intitulé le « Rendez vous d'Alger ». (https://www.rdv-alger.com/). Durant l'été, plusieurs réunions préparatoires ont été tenues conjointement par le gouvernement -qui a mobilisé pas moins de 8 ministres- et le patronat Algérien,  le FCE, co-organisateur de l'événement. A ce titre, les organisateurs disent attendre près de 2500 participants pour cette première édition, et ont mis à contribution l'ensemble du corps diplomatique africain accrédité à Alger afin de s'assurer que la majorité des pays du continent soient présents lors de cette conférence. Cet activisme des organisateurs révèle qu'en creux, les enjeux économiques relatifs à l'Afrique sont extrêmement importants pour l'Algérie.

Recentrage de la politique étrangère économique algérienne

Traditionnellement, la politique de coopération économique algérienne était tournée vers l'Europe, l'Amérique et la Russie. Gros exportateur d'hydrocarbures et de gaz, l'Algérie s'est longtemps concentré sur ces marchés porteurs, alors que ses échanges avec l'Afrique ne dépassaient pas les 200 millions de dollars en 2014. Avec la chute brutale des cours  de l'or noir, l'on assiste à une évolution substantielle du discours de l'exécutif algérien, porté par le premier ministre Abdelmalek Sellal, qui a fait de la diversification de l'économie son nouveau cheval de bataille. En coulisses, le Forum des Chefs d'Entreprises (FCE) , dirigé par le businessman Ali Haddad, et la Chambre Algérienne de Commerce et d'Industrie (CACI), pilotée par Mohammed Laïd Benamor, Président du groupe agroalimentaire éponyme, poussent pour que l'Afrique soit mise en tête de l'agenda du gouvernement sur le plan économique.

Changement générationnel et nouveaux visages

 C'est donc majoritairement le secteur privé Algérien, avec en première ligne les rares entreprises algériennes présentes à l'international, qui a fait pression pour que la doctrine algérienne en matière de politique économique africaine soit réformée, et qu'une grand-messe soit organisée à Alger en Décembre prochain. En parallèle, l'émergence de nouveaux visages « Algéro-optimistes » dans le monde des affaires, à l'instar de Yassine Bouhara, ancien patron des marchés émergents chez UBS, a également contribué à faire basculer le centre de gravité des priorités économiques algériennes. A la tête du groupe financier Tell, Bouhara a multiplié ces derniers mois les initiatives pour faire connaître l' « Algérie qui gagne ». Il a ainsi contribué à organiser en mai dernier le premier forum d'affaires Algéro-britannique, et a mobilisé ses anciens confrères de la City. Au sein du FCE, l'heure est également au rajeunissement et au pragmatisme. Selon une source proche de la direction du patronat algérien,  les représentants du secteur privé ont « enfin compris qu'il faut désormais chasser en meute, et plus en loup solitaire, et que l'Afrique doit être placée en priorité absolue ».

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Commentaires 2
à écrit le 15/02/2017 à 13:18
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Bon courage et bon chance

à écrit le 03/11/2016 à 14:53
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Enfin le réveil?…

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