Togo : constat de l'usage excessif des réseaux sociaux par les forces de sécurité en service

Les autorités togolaises viennent de révéler que certains agents des forces de sécurité semblent être plus préoccupés par la navigation sur les réseaux sociaux que par leur travail. Une situation qui met à mal le ministère de la sécurité et de la protection civile face aux conséquences néfastes des abus en la matière.

Mi mars dernier, à Agoè-Logopé (10km au nord de Lomé) pourtant en un endroit où la police campait jour et nuit, une série de cambriolages a été commise et des boutiques ont été dévalisées. Un fait qui a surpris plus d'un. Le constat est récurent. En beaucoup d'endroits et à plusieurs reprises, on a pu constater que des forfaits se commettent malgré la présence de la police. On ne peut pas d'emblée imputer cela à une distraction des forces de la sécurité. Mais c'est bien l'une des raisons à mettre en avant. Et le ministère de tutelle lui même en est convaincu.

Amer constat pour le ministère de la sécurité

Le Colonel Damehame Yark, ministre de la sécurité et de la protection civile se veut très intransigeant sur la question. D'après lui, le ministère a fait le constat que certains des agents des forces de sécurité sont plus préoccupés par les réseaux sociaux que leur fonction. Une utilisation excessive qui constitue pour le gouvernement un ''vrai problème de sécurité''. Au lieu de faire leur travail, les personnels de sécurité préfèrent consulter leurs SMS ou email, télécharger des vidéos et les lire, échanger de messages sur Facebook, surfer sur le web ou carrément discuter sur WhatsApp, a-t-il relevé.

« Les policiers et gendarmes sont très actifs pendant leur garde statique au détriment de la sécurité. Le drame est que le phénomène affecte profondément nos personnels de sécurité et impacte négativement leurs activités professionnelles », a pesté le colonel Yark dans une note de service en fin de semaine écoulée.

Selon cette note qui relève que l'internet et les réseaux sociaux rythment désormais la vie quotidienne de tout le monde, les agents de forces de sécurité sont en mode d'usage massif et permanent sans considération d'espace et de temps au point de devenir des instruments d'asservissement ou d'addiction détournant leur attention et leurs énergies du sérieux à imprimer à leurs activités.
Le phénomène a pris une telle ampleur que le ministre de la sécurité a été obligé de les recadrer. Selon lui, les personnels de sécurité préposés à la garde statique d'un immeuble ou à la circulation ont les yeux constamment rivés sur leur Smartphone sans se soucier de leur travail sous le regard ''médusé des usagers de la route''. Des mesures s'imposent donc.

Bientôt une répression contre l'utilisation excessive

Le ministre de la sécurité et de la protection civile en révélant le constat, a aussi promis de prendre des mesures pour mettre fin à cette situation. Dans sa note pour dénoncer le phénomène et taper des poings sur la table, le ministre a tenu à rappeler à tous les personnels de sécurité « que ces attitudes sont de nature à fragiliser le dispositif de sécurité établi en même temps qu'elles exposent leurs auteurs à toutes sortes d'entreprises criminelles y compris terroristes ». Une manière de lancer un appel aux uns et aux autres pour lutter contre ce phénomène. Faute de quoi des sanctions vont être mise en place.
L'autorité a demandé « instamment aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationale et à tous les chefs des services de sécurité, de mener des actions pour réprimer ces comportements déviants et préjudiciables à la sécurité publique ».

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