Togo : un mort et plusieurs blessés dans les émeutes du carburant

Les autorités togolaises ont procédé hier à une nouvelle hausse des prix des produits pétroliers à la pompe. Deuxième augmentation en deux mois, la nouvelle a provoqué une grogne sociale des chauffeurs de taxi-moto et de taxis qui se sont heurtés aux forces de l'ordre. Bilan: un mort, plusieurs blessés.

C'est une augmentation sensible des produits pétroliers qui a déclenché la colère des usagers de la route. Lorsqu'ils se rendent dans les stations-service pour faire le plein, les automobilistes constatent, avec surprise, que les prix à la pompe ont connu une nouvelle hausse.

Décret hausse produits pétroliers

Hausse surprise

Avec la hausse des prix, l'essence « Super sans plomb » passe de 476 Fcfa à 524 FCFA tandis que le diesel était passé de 478 Fcfa à 526 Fcfa. Le « mélange à deux temps » est vendu à 623 Fcfa contre 579 Fcfa avant la hausse des prix. Ces nouveaux prix publiés, ce mardi 28 février, ont été fixés par un décret interministériel qui se justifie en invoquant les « fluctuations des cours mondiaux des produits pétroliers ». C'est la deuxième hausse en l'espace de quelques semaines. Elle fait suite à une première qui est survenue fin janvier 2017.

Suffisant pour les « zemidjan » (conducteurs de taxi-moto) et les automobilistes particuliers improvisent une manifestation de colère dans les grands carrefours de la capitale Lomé. Les barrages routiers des manifestants, érigés à l'aide de pneus et autres monceaux de bois, ont paralysé la circulation dans les grandes artères de la capitale.

Les forces de l'ordre déployées sur place pour contenir les débordements ont tiré des grenades lacrymogènes face à des manifestants qui ont riposté avec des jets de pierre. Aux course-poursuites entre les deux groupes ont suivi des heurts qui se sont soldés par un mort du côté des manifestants et par plusieurs blessés dans les deux camps poussant le gouvernement à lancer un appel au calme aux automobilistes mécontents.

« Le gouvernement déplore et condamne les manifestations de ce jour qui ont fait un mort et un blessé par arme à feu parmi les manifestants et plusieurs blessés dans les rangs des forces de sécurité et appelle la population au calme », indique un communiqué du gouvernement relayé, ce mardi par l'agence Xinhua.

Une augmentation justifiée par la conjoncture internationale

Pour justifier la nouvelle hausse, le gouvernement togolais invoque l'augmentation du prix du baril sur le marché international qui est passé de 38,38 dollars en janvier 2016 à 55 dollars en janvier 2017 et la hausse du coût du dollar américain qui est la devise de payement des produits pétroliers

La position du gouvernement reste inchangée. Alors ministre de la prospective, l'économiste Kako Nubukpo avait expliqué la position du gouvernement en 2014 après une augmentation des prix du carburant.

« Tout d'abord, il y a nécessité d'appliquer ce que nous appelons la vérité des prix, et deuxièmement, la nécessité de veiller à l'équité sociale. Concernant la vérité des prix, depuis juillet 2011, le gouvernement n'a plus touché aux prix des produits pétroliers...Même avec cette augmentation, l'Etat continue de financer les prix des produits pétroliers à la pompe...Il y a encore trente milliards de subventions », avait expliqué le ministre.

La subvention de l'Etat n'a donc pas une fois encore pu peser lourd même si dans son communiqué, le gouvernement précise avoir injecté 2 milliards de subvention des produits pétroliers face aux fluctuations. Un argument qui a du mal à calmer la colère des Togolais.

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