Le Ghana compte réduire son déficit budgétaire à 6,5 % en 2017

Les autorités ghanéennes comptent réduire le déficit budgétaire du pays à 6,5 % du PIB en 2017 contre 8,7% l'année écoulée. En pleine crise économique, cette annonce a été faite à l'Assemblée nationale en fin de cette semaine par le ministre ghanéen des Finances, Ken Ofori-Atta.

Les nouveaux dirigeants du Ghana ont du pain sur la planche pour redresser l'économie de ce pays qui peine depuis un certain temps, à sortir la tête de l'eau sur le plan croissance économique. Le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta a annoncé en fin de semaine que le Ghana compte réduire le déficit budgétaire du pays à 6,5 % du PIB en 2017 contre 8,7% l'an dernier.

« Le gouvernement entrevoit ensuite ramener l'inflation à 11,2% en décembre prochain contre 13,3% en janvier de cette année. Il prévoit également une croissance du PIB de 6,3% en 2017 », a affirmé Ken Ofori-Atta.

Selon lui, les autorités ghanéennes s'attellent déjà à une lourde tâche. Il s'agit de redresser une économie sur laquelle a rejailli l'effondrement, à partir de 2014, des cours de matières premières, pénalisant ses exportations d'or, de pétrole et de cacao.

« Le déficit budgétaire du Ghana a été de 10,2% du produit intérieur brut l'an dernier, soit près du double des prévisions du gouvernement. Il s'est accentué par la baisse des recettes provenant des exportations de cacao et de pétrole. La dette publique du pays, quant à elle, était de 122 milliards de cedis (26 milliards de dollars), soit 74% du PIB en 2016 », avait déclaré Nana Akufo-Addo, le président Ghanéen le 21 février dernier.

Deuxième producteur d'or et de cacao du continent, le Ghana a affiché 3,3% de taux de croissance en 2016. Outre l'effondrement du cours de ces matières premières, dont il dépend, sur les marchés internationaux, le pays pâtit aussi de la chute du prix du pétrole depuis deux ans. Dès juillet, le gouvernement ghanéen avait réduit ses prévisions a +4,1% en 2016, contre +5,4% annoncées début 2016.

La croissance au plus bas depuis deux décennies

La crise financière du Ghana risque de durer plus qu'espéré. Le nouveau gouvernement n'ayant pas les options pour financer les promesses électorales, il est obligé de revoir à la baisse le déficit budgétaire du pays à 6,5 %. En effet, élu sur les bases des promesses électorales telles que la gratuité de l'enseignement secondaire, la création d'emplois, etc., le nouveau régime ne semble plus détenir toutes les marges de manœuvre pour exécuter son programme.Cette situation a crée des incertitudes au niveau des investisseurs qui sont devenus plus méfiants vis-à-vis des finances du Ghana.

« Le nouveau gouvernement fait clairement face au dilemme de dissiper les craintes des investisseurs tout en trouvant des fonds pour promouvoir le secteur privé domestique », a déclaré Simon Quijano-Evans, expert des marchés émergents à Legal & General Group Plc à Londres.

A en croire le ministère des finances du Ghana, le déficit budgétaire observé l'an dernier implique que le Ghana, un des plus récents exportateurs de pétrole en Afrique, devra emprunter pour rembourser les intérêts de sa dette. Ken Ofori-Atta avait pourtant dit le mois dernier que le gouvernement mettra en place des allègements fiscaux et d'autres mesures pour soutenir le secteur privé et stimuler l'économie nationale. La croissance économique est depuis tombée à 3,3 % en 2016, selon le Fonds monétaire international (FMI) : la plus faible en deux décennies. Pour faire face à la baisse du prix des matières premières et au ralentissement de la croissance économique, le Ghana a dû recourir à l'aide du Fonds monétaire international (FMI) en 2015.

L'institution financière internationale lui accordera un prêt de 918 millions de dollars (855 millions d'euros), conditionné à des réformes. Malheureusement, selon la Banque mondiale, 25% des 27,4 millions de Ghanéens vivent encore en dessous du seuil de pauvreté, un chiffre qui démontre la faiblesse de l'économie.

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