Guinée Bissau : le président Vaz passe à l’attaque

La crise politique en Guinée Bissau vient de connaître une nouvelle escalade, suite aux accusation de détournements de fonds imputées par la présidence à Domingos Simoes Pereira. En effet, l’ex-Premier ministre, limogé en 2015 et chef du PAIGC est accusé du détournement de quelques 100 millions d’euros de recettes fiscales. Des accusations qui pourraient enterrer tout espoir de sortie de crise à court terme.
Amine Ater
José Mario Vaz, président de Guinée Bissau semble avoir opté pour la confrontation directe avec le PAIGC, en accusant son chef de détournement de recettes fiscales

La présidence de Guinée Bissau vient d'accuser l'ex-premier ministre Domingos Simoes Pereira du détournement de quelques 100 millions d'euros de recettes fiscales. Pereira qui a rappelons-le été limogé en août 2015, ce qui a entraîné le pays dans une crise politique qui continue à déstabiliser la Guinée Bissau jusqu'à aujourd'hui.

Une accusation qui a été portée par le président bissau-guinéen, José Mario Vaz, lors d'une réception offerte par le ministre de l'Intérieur, Botché Candé le 6 janvier dernier. Durant cet événement Vaz a accusé l'ex-premier ministre d'avoir détourné 95 millions d'euros lors de son mandat. Des pratiques qui auraient poussé le président à démettre Pereira de ses fonctions. Ce dernier est rappelons chef du parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC actuellement au pouvoir). Une formation à laquelle tous deux adhérent.

L'ex-premier ministre et son entourage n'ont toujours pas réagis aux accusations présidentielles. Parallèlement, la présidence déclare détenir des preuves incriminant l'ex-premier ministre, des éléments à charge qui demeurent confidentiels. D'ailleurs, Vaz a annoncé dans la foulée la mise en place d'une commission anti-corruption, qui devrait être chargée de l'enquête sur le détournement des recettes douanières et d'impôts.

L'acte de décès de l'accord de Conakry

Sur le plan politique, José Mario Vaz a désigné Sissoco Embalo comme Premier ministre en novembre dernier. Ce dernier a prêté serment avec son gouvernement le 13 décembre 2016. Une formation gouvernementale qui n'a pas reçu la confiance du PAIGC, pour qui cette nomination est en désaccord avec l'accord de Conakry. Une entente conclue le 14 octobre dernier grâce à la médiation du président guinéen Alpha Condé sous l'égide de la CEDEAO, pour mettre un terme à la crise politique.

Un accord qui prévoit une « procédure consensuelle » pour désigner un Premier ministre « ayant la confiance du président » et membre du parti majoritaire qui devait rester en place jusqu'aux élections législatives prévues en 2018. C'est justement cette mention de « parti majoritaire » qui a permis au président d'évincer l'ex-Premier ministre. En clair, le PAIGC avait perdu sa majorité absolue de 57 sièges sur 102 à la suite de la désertion de 15 députés. Cette défection a permis au président de constituer une majorité alternative grâce au soutien de 41 députés du Parti de la rénovation sociale (PRS) et au ralliement des 15 frondeurs du PAIGC.

Amine Ater

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