L'Uemoa veut atteindre 82 % d'énergies vertes en 2030

Malgré l'énorme potentiel énergétique dont dispose le continent Africain, la plupart des pays souffrent d'un manque accru d'électricité. Cette réalité est plus criarde dans certaines zones du continent dont l'espace de l'Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qui regroupe huit pays notamment, le Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali , Niger , Sénégal et Togo. Pour renverser la donne les pays de l'UEMOA à travers plusieurs projets énergétique comptent atteindre 82% d'énergies vertes en 2030.

Le Sénégal en crie, le Togo aussi. Le Bénin et le Mali en pleurent. Quant à la Côte d'Ivoire et la Guinée-Bissau ou le Niger et Burkina Faso, n'en parlons plus. Si dans les capitales de ces pays on se débrouille pour assurer l'essentiel, dans les autres villes, l'électricité est une denrée rare. Un luxe en somme. Une coupure pouvant durer des heures en certains endroits ou pire, c'est une coupure qui dure dans le temps.

C'est donc face à ces problèmes existentiels que l'Uemoa fixe de faire en sorte que d'ici les 2030, 82% de l'énergie produite dans ses pays membres soit de l'énergie renouvelable, de l'énergie verte. Un rapport de l'Uemoa qui avait dépêché ses experts à Cotonou en début 2016, avait conclu que « l'impact de l'utilisation des énergies renouvelables est positif. ». Selon le Directeur de l'Energie, des télécommunications et des Tics à la Commission de l'Uemoa Roger Hounkanrin : « l'intérêt de ce projet pour les populations est énorme. Non seulement l'énergie fournie aux populations est beaucoup plus suffisante pour tous, mais aussi son utilisation permet de réduire de 80% la facture d'électricité. Elle facilite aussi la gestion de questions sécuritaires et a un impact positif sur l'éducation et les activités génératrices de revenue des riverains ».

Accélération du déploiement

Il y a 3 ans, elles ne couvraient que 5% des besoins en Afrique. Les énergies vertes (éolien, solaire, hydroélectricité, biomasse, etc.) sont de plus en plus nécessaire en Afrique, un continent en pleine croissance. « L'Afrique détient quelques-unes des meilleures ressources en énergie renouvelable au monde », reconnaissait Adnan Z. Amin, le directeur général de l'Irena, dans le rapport Africa 2030. Il a poursuivi appelant les dirigeants africains à : « créer des conditions propices à l'accélération du déploiement des énergies renouvelables ».

Un premier projet a été mis sur pied intitulé Initiative Régionale pour l'Energie Durable exécutable grâce aux Fonds de Développement de l'Energie (FDE), dont les contributions des Etats fin 2015 s'élevaient à 257 milliards 273 millions FCFA. Dans ce cadre « onze projets ont été financés sur le FDE : deux sont achevés au Burkina Faso et au Sénégal. Cinq projets sont en cours d'exécution, dont 1 au Mali, 2 du Niger et 2 en Côte d'ivoire. Deux projets sont en phase de passation de marchés de travaux respectivement au Bénin et au Togo, et enfin un (1) en phase d'études en Guinée Bissau. » Confiait Cheikhe Hadjibou Soumaré, le Président de la Commission de l'Uemoa.

L'institution a aussi enclenché le Programme Régional de Développement des Energies Renouvelables et de l'Efficacité Energétique (PRODERE) dont la première phase a consisté à la fourniture et l'installation de kits solaires, lampadaires solaires, des microcentrales solaires et lampes à basse consommation dans les 8 pays membres. Avec un budget de dix-neuf milliards deux cent quinze millions de FCFA tenu sur fonds propres ce projet est terminé au Bénin, au Sénégal et au Togo et est en cours d'exécution dans les autres Etats. La satisfaction des populations bénéficiaires a obligé à la commission a envisagé une phase 2 du programme en mobilisant 20 milliards de FCFA avec la mise en place de la Facilité Régionale d'Accès à l'Energie Durable (FRAED), selon le Président de la Commission.

Investissement colossal

Un troisième projet dénommé Programme Régional d'Economie d'Energie (PREE) a vu le jour avec deux projets. Dont le Projet régional d'étiquetage des équipements électriques domestiques dans les États membres de l'UEMOA. Le projet exige pour qu'au niveau des pays « les équipements électroménagers qui vont entrer dans l'espace soient étiquetés. C'est-à-dire vérifier que la puissance de ces équipements est normalisée. Nous voyons par exemple des réfrigérateurs ou des climatiseurs venus d'Europe qui consomment énormément, nous voulons éviter tout cela. A la fin du projet, nous allons faire sortir une directive qui sera appliquée par les pays pour que les appareils importés dans l'espace Uemoa soient étiquetés et que la puissance soit indiquée » expliquait Roger Hounkanrin.

Beaucoup d'autres projets et beaucoup d'autres conventions ont été élaborés. Avec un investissement d'environ 70 milliards par an, selon le rapport Africa 2030. Ceci pourrait être vite compensé. En comptant avec la baisse des coûts des technologies, les énergies renouvelables « apparaissent comme l'option la plus économique dans un nombre croissant de situations », à en croire l'Irena. « Cela représenterait aussi une source d'économies d'au moins 20 milliards de dollars par an, notamment en frais de santé du fait de l'amélioration de la qualité de l'air dans les logements » explique Adnan Z. Amin. L'Uemoa déjà avec l'hydroélectricité qui représente aujourd'hui plus de 36 % de l'électricité produite, n'est pas bien loin de son objectif. Eu égard des grandes capacités en hydroélectrique, en solaire, en biomasse et en éolien dans la zone UEMOA et les prévisions de réduction du coût des équipements. Quoique qu'il en soit en termes d'économie les énergies vertes avantagent plus l'Uemoa.

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