Kenya : 30% de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2030

A l'instar de plusieurs pays du continent, le Kenya est fortement exposé au changement climatique. Sa dépendance à des activités telles que l'agriculture pluviale, le tourisme...ou encore sa géographie le rendent très vulnérable aux aléas climatiques. Un plan d'action visant la résilience climatique a été mis en place.
Conscient de sa vulnérabilité aux aléas climatiques et de ses effets sur son développement, le Kenya s'est préparé depuis quelques années à faire partie des leaders mondiaux de la réduction des gaz à effet de serre et l'adaptation aux effets du changement climatique.

Sensible aux questions écologiques, le Kenya l'a toujours été preuve en est le prix Nobel de la Paix 2004 octroyé à une de ses figures emblématiques de l'écologie la défunte Wangari Maathai pour son action en faveur de l'environnement (« mouvement de la Ceinture verte »).

Conscient de sa vulnérabilité aux aléas climatiques et de ses effets sur son développement, le Kenya s'est préparé depuis quelques années à faire partie des leaders mondiaux de la réduction des gaz à effet de serre et l'adaptation aux effets du changement climatique.

« La situation géographique du Kenya nous rend vulnérable aux sécheresses et aux inondations. Une récente étude de Greenpeace Afrique montre que la température moyenne au Kenya va monter de 1.0°C-2.8°C d'ici 2060 et de 1.3°C-4.5°C d'ici 2090 », explique Samwel Omesa, bénévole au sein de Greenpeace au Kenya.

Sensibilité environnementale

 Avec des réserves et parcs naturels figurant parmi les plus importants du continent africain, 10 % de la superficie du pays est protégé par la loi, une interdiction totale de la chasse sur tout le territoire depuis 1977...le Kenya peut se targuer d'avoir une sensibilité environnementale de longue date.

Premier pays africain à s'être intéressé à la géothermie depuis les années 80, il en récolte les fruits actuellement. Cette ressource endogène sobre en carbone émettant peu de gaz à effet de serre, assure au Kenya un approvisionnement fiable, durable et local en énergie électrique à un coût raisonnable permettant un accès élargi à l'électricité des Kenyans. Le gouvernement kenyan espère que d'ici 2030, plus de la moitié de la production d'électricité du pays provienne de sources renouvelables, dont 25 % des centrales géothermiques.

Le ministère de l'Environnement et des Ressources minérales (MERM) a ainsi élaboré un Plan d'action national sur les changements climatiques (PANCC) 2013-2017, impliquant toutes les parties prenantes à savoir le secteur public, le secteur privé et la société civile.

Mesures prioritaires

Parfaitement intégrée avec Kenya Vision 2030, le PANCC a pour visée de réduire de 30% de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). L'objectif du Plan d'action est d'identifier des stratégies de développement à faibles émissions de carbone et résilient aux changements climatiques qui permettraient de concilier le développement durable, l'adaptation et l'atténuation en adéquation avec les plans de planification nationale existants.

Combinant la résilience aux changements climatiques à des avantages en termes d'atténuation dans des domaines variés, des mesures ont été identifiées. Ces domaines concernent notamment : la production d'énergie géothermique, la mise en place de solutions énergétiques propres ou encore l'amélioration de la gestion des ressources en eau...

Cette feuille de route prévoit entre autres de développer la production d'énergie thermale, solaire et éolienne, ainsi que d'autres options d'énergies renouvelables et propres. Mais aussi de l'énergie afin de réduire l'importance de l'utilisation des combustibles ligneux. Mettre en place les bases d'une agriculture intelligente face au climat, des systèmes de gestion durable des déchets.

Elle prévoit également de faire progresser la couverture forestière à 10% du territoire kenyan. Des systèmes de transports efficaces et qui produisent peu de carbone sont également en cours de développement.

Agriculture intelligente

Sur le plan institutionnel, le Kenya a mis en place des réformes pour améliorer la coordination sur l'adaptation et la mitigation du changement climatique à l'instar de la création d'un Conseil national du changement climatique. La mise en place d'une Direction du changement climatique est également prévue. Elle aura pour mission d'aider le gouvernement sur les plans et actions nationaux concernant le changement climatique ainsi que de coordonner l'action et fournir l'assistance technique nécessaire sur les questions de changement climatique aux différentes régions du pays.

Côté financement, le PNACC nécessitera une enveloppe budgétaire de l'ordre de 40 milliards de dollars. Le Kenya compte sur le support international sous forme d'aide financière, d'investissement, de développement et de transfert de technologies pour mener à bien l'ensemble de son projet.

Dans le sillage de la COP 22, le Kenya a d'ailleurs annoncé, jeudi 11 novembre, son ambition de mettre en place une stratégie d'agriculture intelligente face au climat afin d'améliorer la sécurité alimentaire pour venir en aide aux petits agriculteurs notamment.

L'irrigation est l'une des mesures phares de cette stratégie pour aider les producteurs agricoles à faire face aux effets négatifs du changement climatique.

La stratégie vise à éliminer graduellement l'agriculture pluviale une des principales causes de la vulnérabilité du pays face au changement climatique. Selon les statistiques gouvernementales, moins de 5% des terres arables du Kenya sont irriguées.

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