RDC  : l'UE et les USA sanctionnent des lieutenants de Joseph Kabila

Le Conseil européen et les Etats-Unis ont pris des sanctions contre des hauts responsables congolais. Le Conseil européen s'en est pris à sept hauts dirigeants de l'armée, de la police et de l'administration de la RDC alors que Washington a sanctionné deux membres du gouvernement, dont le ministre de l'intérieur de la RDC. On reproche aux sanctionnés d'avoir participé à la répression violente des manifestations du 19 septembre dernier.

Même si elle paraît souvent anodine, la sanction des deux gros blocs occidentaux fait très mal. Et c'est ce que des hauts responsables congolais s'apprêtent à expérimenter. Les Etats-Unis et le Conseil européen ont sanctionné dans la journée d'hier des dirigeants congolais accusés d'être impliqués dans la violente répression des manifestations du 19 septembre 2016 en RDC.

L'Union européenne n'a pas fait dans les détails avec eux. Outre les aspects judiciaires internationaux, le Conseil européen a gelé les avoirs de 7 hauts responsables et a suspendu leur obtention de visas pour l'Europe. Non seulement ils ne pourront plus jusqu'à nouvel ordre mettre pied sur le vieux continent, mais aussi ils ne pourront plus avoir accès à leur argent placé à l'international. Les sanctions visent en grande partie les membres du centre opérationnel qui a été chargé de la gestion des manifestations à Kinshasa. Le commandant de la Garde républicaine Ilunga Kampete, le chef de la zone de défense de Kinshasa de l'armée congolaise Gabriel Amisi Kumba, alias Tango Four, le commandant de l'unité antiémeute, le chef de la police congolaise Célestin Kanyama, et le chef du renseignement militaire et le numéro 2 de l'Agence nationale de renseignements (ANR), sont entre autres concernés par la sanction. Le Conseil européen n'a vraiment pas du tout apprécié la répression sanglante. Même ressenti aux Etats-Unis.

Washington reproche à deux membres du gouvernement de saper le processus démocratique en RDC. Pour la justice américaine, Evariste Boshab, le ministre de l'intérieur de la RDC est l'un des principaux appuis de Joseph Kabila qui se maintien au pouvoir, en violation des règles du jeu démocratique inscrit dans la constitution du pays. En compagnie du ministre de l'intérieur, les Etats-Unis se sont intéressés aussi à Kalev Mutond, le patron de l'ANR. Ce dernier est accusé d'avoir muselé l'opposition, commandité des arrestations qui défient la loi et la justice, d'être possiblement un tortionnaire et d'avoir empêché les manifestations de l'opposition. L'Oncle Sam a donc gelé l'avoir des deux membres du gouvernement et a suspendu leur obtention de visa pour le pays de Trump.

Des sanctions pour dissuader les dérapages en RDC

En Europe et aux Etats-Unis, l'objectif visé est le même. Il s'agit de dissuader l'usage disproportionné de la force, la répression sanglante, comme ce fut le cas le 19 septembre dernier, où une cinquante de personne ont été tuée. « Il est important que la communauté internationale, et en l'occurrence l'Union européenne, adresse un message de très grande fermeté et de très grande clarté », a expliqué le ministre des affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault. Selon lui, il fallait un geste fort pour intimider toute remontée de la violence de ce genre si de nouvelles manifestations devraient avoir lieu le 19 décembre prochain, date de la fin du mandat de Joseph Kabila. « Nous craignons vraiment une escalade de la violence. Il faut à tout prix éviter cette violence et cela dépend beaucoup des décisions que le président en place sera amené à prendre dans les prochains jours », a ajouté en alerte Jean-Marc Ayrault.

Retenons qu'en RDC les sanctions tout en ayant fait la joie de peuple ont sérieusement déplu au gouvernement. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement a dénoncé des sanctions ''illégales'', expliquant qu'« elles procèdent d'une sorte de droit impérial qui est aux antipodes du droit international ». Selon lui, son gouvernement va faire des recours judiciaires. Septembre dernier, suite aux manifestations, trois autres personnalités congolaises avaient déjà été sanctionnées, avec les mêmes traitements.

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