Cameroun : le gouvernement et Bolloré dos à dos

Suite au déraillement de train survenu vendredi dernier à Eseka, le Cameroun a observé hier, lundi 24 octobre, une journée de deuil national. A défaut d’une cérémonie officielle, plusieurs initiatives religieuses ou associatives ont rendu hommage aux 79 morts et ont prié pour les quelque 600 blessés de ce drame. Et si les Camerounais ne décolèrent pas face à la gestion de cette affaire, le gouvernement, lui, a donné à la filiale camerounaise de Bolloré Africa Logistics, jusqu'à la fin de cette semaine pour rétablir la circulation ferroviaire.
Ristel Tchounand

Drapeaux en berne sur toute l'étendue du territoire national, commerces aux couleurs de deuil, hommes et femmes vêtus de noir... De Douala à Yaoundé en passant par Eseka, les Camerounais ont observé, avec regret, la journée de deuil nationale déclarée lundi 24 octobre par le président de la République, Paul Biya, en hommage aux 79 morts et aux quelque 600 blessés de cette catastrophe. A défaut d'une cérémonie officielle, celle tenue à la gare d'Eséka, parmi plusieurs dans les capitales politique et économique, a été la plus médiatisée.

A l'initiative des communautés religieuses, une cérémonie œcuménique a réuni les différents responsables religieux, ainsi que le maire de la vile d'Eseka, Jean Lilim Libog Bayiha, et un représentant de Bolloré, Mohamed Abdoulaye Diop, le directeur régional du groupe Bolloré Africa Logistics. Rappelons que cette dernière est la maison mère directe de Camrail, le concessionnaire de l'Etat pour le transport ferroviaire. « Je pense que pour chaque partie, il est important que des explications soient trouvées », a déclaré le représentant du géant français, soulignant que le groupe y travaillait.

L'ultimatum du gouvernement à Bolloré

Pour sa part, le gouvernement, qui a pris en charge les victimes, a déjà donné des délais à Camrail pour rétablir le trafic entre Douala et Yaoundé. Dans une interview accordée à La Tribune Afrique ce week-end, le ministre de Transports, Edgar Alain Mebe Ngo'o, assurait :

« Il a été demandé à Camrail de tout mettre en œuvre pour que la liaison ferroviaire soit rétablie au courant de la semaine prochaine »

Depuis, le ministre a précisé cet ultimatum en le raccourcissant à la « fin de la semaine en cours ». Selon ses dernières déclarations à la presse locale, une équipe aurait été dépêchée depuis la France pour prêter main forte aux techniciens à la manœuvre à Eséka, afin de boucler au plus vite les travaux.

La justice s'en mêle

Outre l'enquête interne à Camrail, une enquête judiciaire a été ouverte par le gouvernement pour élucider les circonstances du drame, mais pour l'heure, les Camerounais ne décolèrent pas et nombre d'entre eux notamment au sein de l'opposition, dénoncent la gestion de ce drame. Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, donnera un point de presse ce mardi 25 octobre, « pour davantage éclairer l'opinion publique » sur la gestion de cette affaire, indique à La Tribune Afrique une source proche du gouvernement.

Ristel Tchounand

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Commentaire 1
à écrit le 26/10/2016 à 18:26
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JE DEFIS ERIC MILET ET BOLLORÉ EN LE DEMLLONTRANT TECHNIQUEMENT QUE L'ACCIDENT DU TRAIN 152 N'EST PAS ISSUS DE L'EXCESS DE VITESSE MAIS est issus DE CE QU'ON APPELLE DERIVE EN LANGUAGE DES CHEMINOTS JE PRENDS À TEMOINS TOUS LE PEUPLE KAMERUNAIS À CH...

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