Tchad : Déby à Bruxelles, l'UE passe à la caisse

En visite à Bruxelles, le président tchadien s’est entretenu ce mardi 10 janvier avec plusieurs hauts responsables de l’Union européenne (UE). L’occasion pour Idriss Déby d’accélérer le décaissement des fonds promis par l’Union afin de faire face aux défis socioéconomiques pressants du Tchad qui traverse une conjoncture sévère.
Le président tchadien Idriss Déby en discussions avec le président du conseil de l'UE Donald Tusk.

Après le président nigérien Issoufou Mahamadou et plusieurs de ses pairs de la sous-région, c'est au tour du chef de l'Etat tchadien de passer à la caisse de l'Union européenne (UE). Le président tchadien Idriss Déby Into, arrivé lundi à Bruxelles, s'est entretenu ce mardi avec plusieurs hauts responsables de l'organisation communautaire notamment le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, le président du Conseil européen, Donald Tusk, ainsi que le commissaire européen pour la coopération et le développement international, Neven Mimica.

En quête d'appui financier

La visite du président tchadien s'inscrit dans le cadre de l'accord de financement signé par le Tchad et l'UE le 9 décembre dernier et qui porte sur une enveloppe de 88 millions d'euros soit 57,7 milliards Fcfa dont 52,5 milliards Fcfa sous la forme d'appui budgétaire afin notamment d'appuyer la consolidation de l'Etat de droit.

Dans ce cadre, un premier décaissement de 14,4 milliards Fcfa soit 22 millions d'euros a été fait le 21 décembre dernier au titre de l'exercice 2016.

Selon l'UE, l'appui budgétaire vient en synergie avec les autres modalités d'aide au développement de l'Union, notamment aux projets dans les principaux secteurs socio-économiques comme l'eau et l'assainissement, les infrastructures, l'agriculture, l'élevage et la santé, ainsi que dans le domaine de la gouvernance. « Ce Contrat de renforcement de l'Etat contribuera à renforcer la gestion des finances publiques, la stabilité macroéconomique et la transparence budgétaire, ainsi qu'à promouvoir des politiques dans le domaine de la nutrition au bénéfice direct de la population tchadienne » a également détaillé la même source.  D'après les explications données à l'époque par l'ambassadeur et chef de la Délégation de l'UE au Tchad, Denisa-Elena Ionete, « l'appui budgétaire dans sa forme actuelle est un vecteur de changement pour promouvoir la gouvernance inclusive et répondre aux défis du développement durable, par l'amélioration de la gestion des finances publiques, la contribution à la stabilité macroéconomique, l'appui à la lutte contre la corruption et la fraude et la promotion des politiques améliorant les services de base pour la population tchadienne ».

Bouffée d'oxygène

En somme donc, il s'agit d'un package d'actions prioritaires qui devront permettre «  d'atténuer les effets de la crise économique et financière sévère que le Tchad traverse en ce moment ». Les responsables de l'UE se sont ainsi engagés à accompagner « les autorités et le peuple tchadien pour faire face au contexte économique actuel et maintenir le pays sur la voie de la stabilité ».

L'appui financier de l'UE tombe comme une bouffée d'oxygène pour le Tchad qui traverse une conjoncture économique difficile depuis des mois, ce qui a engendré une montée des tensions sociales dans le pays, déjà en proie à des contestations politiques depuis la dernière réélection controversée d'Idriss Déby en 2016. Afin d'atténuer l'impact de la situation devenue persistante en dépit des mesures d'austérité prises par le gouvernement, le président Déby s'est tourné vers ses principaux partenaires occidentaux notamment la France et l'UE. La visite du président tchadien dans la capitale européenne vise ainsi à accélérer le décaissement des fonds promis afin de maintenir la stabilité dans ce pays devenu une pièce maîtresse dans la stratégie européenne de lutte contre le terrorisme et la migration au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad.

Selon d'ailleurs les termes de l'accord, la plus grande part sera délivrée sous forme d'appui budgétaire sur trois années (2016-2018). Toutefois, une enveloppe de 5,2 milliards de francs CFA soit 8 millions d'euros sera consacrée à la mise en œuvre de projets complémentaires destinés spécifiquement à renforcer et réformer les finances publiques afin de trouver « des pistes durables pour améliorer les recettes d'une part et assurer la sauvegarde des dépenses sociales d'autre part ».

Il y a quelques jours, c'est la France qui a sorti le chéquier pour apporter son aide financière au Tchad à l'occasion de la visite effectuée par le premier ministre Bernard Cazeneuve à N'Djamena en fin décembre dernier.

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Commentaires 2
à écrit le 16/01/2017 à 11:19
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Les européens après les français passent à la caisse pour alimenter le compte secret d'idris en Suisse... autant arroser le désert ! Idris Deby a peur, il faut qu'il paie les militaires tchadiens depuis qu'il ne dispose plus de la manne pétrolière et...

à écrit le 11/01/2017 à 7:35
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Nous sous la domination du monde européen dont c'est pas étonnant.En somme le budget doit être géré pour le besoin de cause si précis.le peuple tchadien pense que la crise budgetaire est d'origine itnoïque or itno est à la recherche de la solution.

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