Afrique du Sud : Bientôt un géant public des télécoms ?

Le secteur sud-africain des télécoms devrait bientôt accueillir une nouvelle entité publique. L’exécutif prépare la fusion de trois entreprises d'Etat, qui débouchera sur la création d’un opérateur maitrisant le mobile, le fixe et l’infrastructure. L’un des premiers objectifs de cette supra-entité sera le raccordement des zones rurales au haut débit.
Amine Ater

Le gouvernement sud-africain s'apprête à fusionner les entreprises publiques spécialisées dans les technologies, à savoir Broadband, Infraco et Sentech. Cette opération vise à accélérer le déploiement de l'internet à haut débit en faveur de la population sud-africaine dans les 3 ans à venir. Cette nouvelle entité devraient mettre à contribution ses moyens pour étendre le réseau haut débit aux zones rurales.

Maîtrise de l'ensemble de la chaîne de valeur

Broadband Infraco est actuellement le deuxième opérateur de téléphonie fixe du pays, après Telkom. Sentech possède de son côté, des actifs dans le haut débit sans fil et loue l'accès à son infrastructure aux entreprises de radiodiffusion qui opèrent en Afrique du Sud. Selon le ministère sud-africain des télécommunications, cette fusion vise à rationaliser les actifs de l'Etat, de manière à éviter « la duplication des infrastructures et mandats des entreprises publiques ».

Pour l'exécutif, le message est clair, cette fusion devrait faciliter l'extension et l'accès aux infrastructures télécoms. Ce qui offrira un meilleur accès aux différents services de communication aux consommateurs. Au moment où nous mettions cet article en ligne, rien n'avait filtré sur la feuille de route de cette fusion. D'ailleurs, cette opération s'inscrirait dans la suite des tensions enregistrés l'an dernier entre le ministère des Télécommunications et le régulateur du secteur, et fait suite à l'annonce faite hier jeudi par le ministre des finances d'un large plan de relance, incluant des mesures pour secteur des télécoms.

Vodacom et MTN devront prendre leur mal en patience

La passe d'arme entre le département de tutelle et le gendarme du secteur concernait l'enchère lancée sur un nouveau spectre à large bande, pour remédier à la pénurie qui touche le haut débit en Afrique du Sud. Un mouvement du régulateur qui a reçu l'opposition frontale de l'exécutif, avortant à l'avance tout compromis entre les deux parties. Un statut quo décrié par les opérateurs, notamment Vodacom et MTN, qui ont exprimés leur besoin en spectre pour stimuler les revenus de l'internet mobile et des services liés à la data, alors que les revenus tirés du marché mobile « classique » diminuent.

Pour les autorités sud-africaines, cette fusion devrait permettre au pays le plus industrialisé du continent de rattraper son retard en termes d'accès internet. En effet, le parc Internet du pays ne comptait que 2,63 abonnés à large bande fixe pour 100 personnes, contre 12,25 au Brésil ou encore 30,66 au Japon, selon les chiffres de la Banque mondiale. L'annonce de cette fusion vient par ailleurs enterrer les négociations entre Telkom et le gouvernement sur le rachat d'Infraco ou encore l'intérêt porté par Vodacom sur l'opérateur public.

Amine Ater

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.