C'est assez courant entre des villes africaines et des villes européennes et plus rares entre villes africaines. Afin de préparer le jumelage entre deux villes africaines, Cotonou (Bénin) et Fès (Maroc), une délégation marocaine conduite par le maire-adjoint de la commune de Fès, Omar Fassi Fihri, a séjourné en fin de semaine dernière à Cotonou, sur l'invitation du maire de Cotonou, Léhady Soglo. Selon la mairie de Cotonou, les deux responsables municipaux et leurs collaborateurs ont eu plusieurs échanges portant sur divers domaines, concernant le développement de leurs deux communautés. De sources proches du dossier, l'on apprend que les deux parties sont tombées d'accords sur certains projets à moyen terme, dont l'éclairage public, l'espace vert et la construction des marchés secondaires. Léhady Vinagnon Soglo, le maire de Cotonou qui s'est félicité de la visite effective de son homologue marocain, n'a pas pu s'empêcher d'exprimer sa joie pour la bonne relation ''agissante et fructueuse'' qui existe d'une part, entre le Bénin et le Maroc, et ensuite entre sa ville et Fès, la capitale spirituelle du Royaume chérifien. « Ce partenariat va permettre de définir et de mettre en œuvre de façon rapide des projets concrets pour soulager les populations de nos deux villes », a-t-il dit. Selon lui, très bientôt seront procédés des échanges de formation et de renforcement de capacités entre les cadres techniques des municipalités de Cotonou et de Fès, afin de consommer le jumelage.

L'ambiance de joie du côté des autorités de Cotonou a été aussi partagée par la délégation de la ville de Fès. Le chef de la délégation Omar Fassi Fihri n'a pas perdu de temps pour l'exprimer. « Nous sommes satisfaits des échanges empreints de convivialité et de partage », a-t-il déclaré au sortir d'une séance de travail, ajoutant qu'il promettait d'être le porte-voix de la mairie de Cotonou dans la ville de Fès.

Le jumelage, des avantages substantiels

Devenu aujourd'hui une procédure répandue, le jumelage est un rapprochement et une association entre deux entités (administratives, politiques, territoriales, etc.), destinés à l'origine, à créer des échanges culturels. Dans les faits, Cotonou et Fès s'apprêtent à aller plus loin. Au-delà des échanges culturels, qui ne sont que trop peu en vue d'ailleurs dans ce cas, les échanges d'expériences, de technologie, dans plusieurs domaines, comme le commerce, la sécurité et l'administration sont ceux dont on parle.

C'est ce qui justifie l'engagement des deux autorités municipales sur les relations de collaboration et de coopération décentralisée dans le cadre de renforcement des liens d'amitié et de fraternité entre les deux villes.

A en croire les deux mairies, le programme de jumelage suit son cours et devra se faire bientôt. Alors, chaque homme d'affaires de Cotonou serait facilement mis en relation avec un autre marocain, répondant à son profil, et vice-versa ; les obtentions de visas pour des voyages d'affaires entre les deux villes seront plus faciles, etc. Ce jumelage répondra aussi à l'ambition du gouvernement central du Maroc d'augmenter ses échanges commerciaux avec l'Afrique noire.