A Abidjan, l'innovation du transport défie Uber

Les innovations africaines continuent de fleurir. A Abidjan une startup fondée par un jeune entrepreneur congolais fait un tabac. Le génie de son idée se trouve dans le fait de répondre à une demande existence avec un concept authentiquement africain.
Mehdi Lahdidi

Il n'y a pas que les startups américaines qui font des succès. Les exemples d'idées aussi brillantes que rentables expérimentées par de jeunes entreprises africaines se multiplient comme des champignons, et c'est tant mieux. Dans le secteur du transport, la propagation du concept d'Uber finit par convaincre clients et autorités dans plusieurs pays africains. Mais cela ne passe par facilement à tous les coups. La résistance des concurrents des anciens acteurs du secteur comme les taximen est souvent féroce, comme c'est le cas au Maroc, au Kenya ou en Egypte. Mais à Abidjan, c'est plutôt une jeune entreprise créée par un jeune africain qui cartonne. Le génie de l'idée est qu'il reste innovant toute en gardant son « africanité ». « Africab » propose en effet des courses au prix fixé à l'avance, dans des taxis tout confort conduits par des chauffeurs salariés travaillant à des horaires cadrés.

A peine lancé en début 2016, l'entreprise a déjà sécurisé son marché. Elle enregistre plus de 300 courses par jour et son chiffre d'affaires mensuel a triplé entre avril et septembre 2016, passant de 20 millions Fcfa (30.000 euros) à 60 millions (100.000 euros) grâce à un portefeuille de clients professionnels qui bat les records. Il faut dire que, Vangsy Goma, président fondateur de l'entreprise a gagné son pari. En effet, du milliard de Fcfa d'investissement (1,5 million d'euros) qu'il a consenti, la majeure partie, à savoir 800 millions (1,2 million d'euros), a été financé par des emprunts bancaires.

L'innovation n'est pas forcément Uberisée...

Il faut dire que le service proposé ne fait que répondre à un besoin déjà bien existant. Le client peut choisir de payer en liquide ou par carte, ou encore par du mobile money. Chose que les taxis conventionnels ne proposent pas. Cela dit, le concept est bien loin d' « Uber ». Il en est même l'exact opposé. La startup américaine se distingue par le fait qu'elle ne possède pas de voiture, mais ne fait que mettre en contact les chauffeurs et les clients, tout en segmentant les offres de qualités et en sensibilisant les chauffeurs pour avoir une certaine « conformité » de l'offre. A l'opposé, Africab possède ses véhicules et les chauffeurs sont ses salariés. Ce qui rend son offre attractive relève de certaines règles de qualité imposées aux chauffeurs comme l'hospitalité et le respect du code de la route, qui ne sont pas forcément garanties dans un taxi ordinaire, mais aussi des services confortables comme la climatisation, la possibilité de réserver un taxi à l'avance par téléphone ou sur une application dédiée, la disponibilité du wifi ou encore la géolocalisation permanente des véhicules. De plus, la campagne marketing s'est faite principalement sur Internet.

Si le succès à Abidjan est maintenu, d'autres villes africains devraient accueillir le concept. En effet, Goma a pour projet de créer une véritable marque panafricaine. Ses véhicules devraient bientôt circuler au Togo et au Bénin, à Lomé et Cotonou. Il insiste en effet que « partout où Africab sera désiré, elle ira se développer ».

Mehdi Lahdidi

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Commentaire 1
à écrit le 18/01/2017 à 12:49
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Le succès de cette innovation fait la fierté de l'Afrique. Vivement d'autres pays africains prendront la relève

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