Sommet Transform Africa : le numérique portera-t-il le développement du continent ?

Le gotha du continent est réuni du 10 au 13 mai à Kigali pour parler technologie dans le cadre du sommet Transform Africa. L'objectif de l’événement est d'explorer les pistes pour faire de la technologie le moteur d'un développement inclusif des pays du continent. Une ambition qui n'est possible qu’après une révision du système d'enseignement et de formation.
Jean P. Nsengimana, ministre rwandais de la jeunesse et des TIC, Houlin Zhao, secrétaire général de l'UIT, Paul Kagamé, le président du Rwanda, et Amani Abou-Zeid, chargée de la commission Infrastructures et énergie à l'UA, lors du sommet Transform Africa.

«Les pays d'Afrique doivent assurer collectivement l'accès universel à la technologie». C'est avec cet appel fort qu'a ouvert Paul Kagamé, le président rwandais, la troisième édition du Sommet Transform Africa qui se tient jusqu'au 13 dans la capitale Kigali. En présence des chefs d'Etat africains, comme Faure Gnassingbé (Togo), Ibrahim Boubacar Keita (Mali), Mahamadou Issoufou (Niger) ou encore le vice-président zambien Inonge Wina et le Premier ministre de Sao Tomé, Patrice Trovoada, Kagame a affirmé que la faible connectivité en Afrique devrait être considérée comme une opportunité «pour une collaboration publique et privée plus forte».

Pour lui, la technologie est un cadre puissant pour rassembler divers acteurs afin de définir les défis et de trouver des solutions.«Si la technologie renforce les divisions, plutôt que d'égaliser les opportunités, alors nous ne l'exploitons pas bien. L'accès à l'information technologique ne doit pas non plus distinguer les riches et les pauvres. Tant que les femmes et les filles sont en retard, nous ne sommes pas sur le bon chemin. Nous devons respecter la promesse de la technologie de relier les divisions plutôt que de les approfondir», a-t-il déclaré.

 

Repenser le système d'enseignement et formation

L'Afrique a besoin de renforcer le caractère inclusif de la technologie. Une orientation qui n'est possible qu'à travers une offre adéquate de formation. Dans ce sens, le ministre gabonais de l'Économie numérique et de la Poste, Alain-Claude Bilie, a estimé qu'«en plus des partenariats avec des établissements internationaux de l'enseignement supérieur, les pays devraient également investir dans le renforcement les cursus nationaux de formation». L'idée est d'arriver, à long terme, à revoir certains des programmes périmés utilisés par les pays africains lors de l'acquisition de compétences en TIC.

Mais est-il question uniquement des universités et des établissements d'enseignement supérieur ? Pour le vice-président de l'Agence de coopération internationale du Japon, Takao Toda, la réponse est «non». De son avis, il est temps d'examiner les programmes d'éducation de base pour s'assurer que les élèves sont préparés aux programmes des établissements d'enseignement supérieur.

Développer les compétences locales

Il est évident que des réformes de ce genre prendront du temps avant de devenir des réalités. Du temps précieux que le continent n'a pas face au rythme accéléré du développement (et du remplacement) des technologies, mais surtout au besoin urgent d'inclusion numérique des populations africaines. Pire encore, le recours «excessif» aux compétences extérieures pour des métiers relatifs à la technologie ne permet pas un transfert des compétences utiles aux pays du continent. C'est dans cet ordre d'idées qu'il a été préconisé que les sociétés africaines participent à l'incubation et au développement des compétences à travers l'Afrique.

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