Internet : Opera investit 100 millions de dollars en Afrique

Le développeur de logiciels norvégien Opera Software s'est lancé un défi de taille : connecter tous les pays d'Afrique ou presque à Internet. Pour réussir ce challenge, le groupe a mobilisé un fonds d'investissement de 100 millions de dollars, dont 40 reviendront au Nigéria.
Avec quelque 94 millions d'abonnés à Internet via le GSM, le Nigéria est actuellement un des plus importants marchés de la téléphonie du continent.

Le développeur norvégien de logiciels Opera Software veut travailler avec l'Afrique main dans la main pour connecter le continent à Internet. Le coût du projet est à l'image de ce challenge. Étalé sur une période de deux ans, le financement du programme est estimé à 100 millions de dollars. Le projet concerne tout le continent africain, mais un pays, le Nigéria, intéresse particulièrement l'investisseur.

La part du lion revient au Nigéria

Opéra Software a décidé d'octroyer une grande part de ce financement à la république fédérale. Avec plus de 180 millions d'habitants et quelque 90 millions d'abonnés à Internat, le Nigéria va bénéficier de près de 40 millions de dollars américains, a indiqué le vice-président d'Opera Software Afrique, Richard Monday, dans un communiqué de presse.

Pour mettre le numérique au service du Nigéria et booster la croissance du pays le plus peuplé d'Afrique, le développeur norvégien mise sur l'utilisation d'Internet et la téléphonie mobile. Ce financement sera consacré à la mise en place des nouveaux bureaux d'Opera et à la création de services à valeur ajoutée dans le pays, véritable marché pour les investisseurs. Au Nigéria, le manque de compétences des acteurs du secteur des nouvelles technologies et l'insensibilité numérique sont les principaux obstacles à une véritable révolution numérique.

Le Nigéria, un marché à fournir

Pourtant, ce ne sont pas les solutions qui manquent, car «la Chine de l'Afrique» affiche aujourd'hui le taux d'abonnement Internet le plus important sur le continent. Le pays, qui compte 25 millions d'utilisateurs d'Opera, recensait 93 600 505 abonnés à Internet via le GSM, et 146 177 via la technologie CDMA (Code division multiple access), compatible avec les réseaux 2G de même technologie. Ce sont des données de la Nigerian Communications Commission (NCC) datées de févier 2016. La NCC précise également que le GSM a réalisé une progression de 6,2% l'année dernière, par rapport à mars 2015. Avec une pénétration d'environ 78% sur le mobile et quelque 50% pour la data, la pays a déjà fait l'expérience du très haut débit, la 4G, avec la complicité de l'opérateur de téléphonie mobile sud-africain MTN. D'autres opérateurs se sont lancés par la suite, à savoir Glo, Etisalat et dernièrement Airtel.

Le Rwanda, un exemple à suivre

Cependant, l'impact de ce financement ne sera pas seulement observé au Nigéria. C'est toute l'Afrique qui est concernée.

«L'Afrique est un marché très important pour Opera. Neuf sur 20 pays utilisant le plus Opera Mini (navigateur mobile) se retrouvent en Afrique», a affirmé Monday.

De manière générale, le projet vise à développer et à moderniser l'économie numérique sur tout le continent africain.

 «Nous désirons investir massivement sur le continent, y développer une plateforme locale et nouer des partenariats avec les entreprises locales. Cette plateforme permettra d'élargir la base d'utilisateurs des fournisseurs de contenus, des entreprises spécialisées dans le e-commerce, des opérateurs, des fabricants d'équipements d'origine (OEM) et autres, en vue de booster l'écosystème internet africain», selon la même source.

Sur le continent, les exemples de réussites ne manquent pas. Le Rwanda est aujourd'hui considéré comme une start-up nation et Kigali, sa capitale, comme une ville intelligente, totalement connectée à Internet.

Grâce aux 500 km de fibres optiques déployés sur l'ensemble de la ville, chaque zone de Kigali est relayée à Internet. Les populations ont un accès gratuit au Wi-Fi dans presque tous les espaces publics, notamment dans les transports, restaurants et hôtels.

Abuja, la capitale fédérale du Nigéria ne deviendra pas tout suite une smart city à l'image de Kigali avec ces 40 millions de dollars américains offerts par le développeur norvégien. Mais cet investissement est du genre à multiplier, si c'est le même objectif qui est visé.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.